La pose et le mouvement

En photographie, lorsque nous parlons du mouvement, notre esprit se dirige instantanément vers une action que l’on immortalise. Ce savoir-faire se retrouve notamment dans le sport, la danse ou les évènements, pendant lesquels on capture des moments de vie.

C’est ce qu’avait fait Richard Avedon, photographe portraitiste New-Yorkais, avec brio, finesse et subtilité tout au long de sa carrière. Il capturait le mouvement à un moment précis, ce qui donne cette impression magnifique d’un pantin désarticulé en chute libre.

Il me plait de penser que j’exécute une démarche similaire à cet incroyable artiste, dans son exact opposé.

En effet, ne peut-on pas faire également ressortir le mouvement à partir d’une pose ? La pose se veut-elle vraiment figée ?

« Mamie, lorsqu’on dit qu’on ne fait rien, on fait tout de même quelque chose vu qu’on respire »

Lorsque j’étais enfant, je pensais (avec des mots infantiles évidemment), que le non-mouvement n’existait pas, si le rien est défini, il est de fait, déjà quelque chose.

Exécuter une pose, c’est être encore en mouvement, même si l’on fixe une grande partie du corps. Une fois la plupart de membres immobilisés, nos poumons continuent de respirer, notre coeur de battre, nos cheveux d’onduler…

Voici donc comment je donne vie à mes photos. Je pars d’une position, que j’ajuste plus ou moins (parfois au millimètre prêt 🙊 ) avec la modèle, et au moment de la capture, je décide tantôt de faire ressortir davantage une action douce, une tension, une respiration, un rire…

Je trouve cette impression d’images vivantes des plus satisfaisantes. Un peu comme si une photo devenait une courte vidéo. Vous voyez cette photographie dans laquelle on peut deviner le mouvement d'une tête, d'une main, d'un pied.

Votre belle.